Tuesday, July 19, 2011

Guts of Darkness review of Sensitive Chaos 'Seeker After Patterns"


Sensitive Chaos est le projet musical du multi-instrumentaliste Jim Combs qui habite Atlanta en Georgie. Seeker after Patterns est son 4ième album. Un album qui navigue entre de délicats rythmes très sudistes, à saveur quelque peu tribale, et des structures ambiantes. Des rythmes majoritairement minimalistes où se greffe une palette de sonorités très hétéroclites, donnant à Seeker after Patterns une riche musicalité qui attise l’ouïe à chaque écoute.

Les discrets accords sautillants qui introduisent la pièce-titre, Seeker after Patterns, sont vite harponnés par des accords de bases qui juxtaposent une approche rythmique légèrement zigzagante. Un synthé nasillard aux accords louvoyant se greffe à cette rythmique tout en y échappant quelques nappes voltigeuses afin de donner à Seeker after Patterns une étrange enveloppe harmonieuse emmitouflée par de soyeuses lignes de synthé et de scintillants accords de piano électriques. Ce rythme saccadé qui anime Seeker after Patterns évolue en suivant son cycle minimaliste auquel s’ajoute divers instruments comme le suave et mélancolique saxophone de Brian Good qui précède un moment très ambiant où accords de piano électriques dansent dans une brume mellotronnée avant que le rythme, qui avance comme de furtifs pas de loups, ne reprenne son tempo avec une approche plus incisive.

Warm Glow of the Atomic Fire est un doux titre planant aux fines oscillations qui volent dans de délicates boucles échoïques aux subtiles et différentes variations.

A Piece of Stars suit avec de délicats arpèges sautillant sur une ligne de synthé binaire, dont une qui échappe un suave souffle continue alors que l’autre lance des oscillations un brin menaçant. C’est un très beau titre avec une délicate approche tribale avec ses tam-tams et ses souffles amérindiens qui évoluent sur une structure minimaliste où les percussions dansent avec ses arpèges légèrement spasmodiques, de par leur tempo nerveux, sur de suaves souffles de synthé giratoires et des instruments qui façonnent les mouvements des vents (EWI).

Autre titre ambiant, L'Ascension navigue dans des espaces intersidérales parmi des souffles de synthé qui ne sont pas sans rappeler les complaints mélancoliques de Vangelis.

Un rythme galopant sur des accords de guitares frétillantes et de basse ondulante donne à Sensitive Chaos une curieuse structure western-indie. Une structure rythmique aux subtiles variations qui accroche et que j’imagine fort bien dans un western totalement déjanté à la Tarantino.

Thoughts of Home in a Sand Storm offre une structure rythmique saccadé où accords et séquences pulsatrice s’entrecroisent à ceux d’un synthé/clavier aux curieuses sonorités caquetées. Un doux et chaleureux synthé, comme dans L'Ascension, enveloppe de ses suaves couches ce tempo qui bégaye d’une intensité accrue. C’est un titre curieux, tout comme la pièce-titre, qui gagne à être entendu à cause de la discrète et subtile faune sonore qui gravite autour d’une structure rythmique assez inattendue.

Psychic Twins of Gemini est une gentille comptine électronique qui tournoie de ses délicats arpèges cristallins. Un titre d’une simplicité inouïe, à cause de son intemporel carrousel de verre, Psychic Twins of Gemini charme avec son approche chérubin. J’ai bien aimé.

Des percussions et pulsations feutrées voltigent alors que des notes de basse et des riffs de guitares tombent pour se noyer à des accords de clavier, dessinant ainsi le rythme très ambigu et insolite de Simon Stilites Dreams of Rain, un titre à saveur IDM. De lourdes couches et solos torsadés d’une guitare mordante s’arriment à cette fusion très métallique où des coups d’enclume se perdent dans cette lourdeur très iridescente qui cache une subtile démarche d’un cowboy solitaire fuyant discrètement les lieux de son attaque.

Ce dernier album de Sensitive Chaos offre deux versions de la pièce-titre Seeker after Patterns pour les besoins de la radio. C’est la même pièce mais séparée en deux. La 2ième part à partir de la section de piano dont les accords flottent dans une brume mellotronnée. Je préfère la version originale, mais les besoins de radio…

La musique de Sensitive Chaos n’est pas ce qu’il y a de plus accessible, et connue, dans les sphères de la MÉ moderne. Ce n’est pas du Berlin School et même pas du techno, mais un habile mélange de différents styles qui s’arriment à de belles structures minimalistes. Des structures accrochantes où l’on perçoit tout le travail artistique accompli par Jim Combs. J’avais déjà entendu, et chroniqué Leak, en 2006 et j’en viens aux mêmes conclusions; Sensitive Chaos crée une musique un brin expérimental avec une approche minimaliste qui permet d’habiller ses structures musicales de différentes variations et instrumentations. Des compositions agréables qui s’écoutent fort bien et qui abrite de belles mélodies.

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